Exploitation sexuelle et images intimes

Girl looking at phone with girls in the background

Envoyer une photo par message texte à des proches ou à notre douce moitié est un geste que nous posons presque sans réfléchir. Nous voulons leur montrer notre excellent repas ou l’activité amusante à laquelle nous participons ou simplement leur dire bonjour au moyen d’un égoportrait!

Parfois, cette image peut être révélatrice et de nature sexuelle. Nous pouvons sentir un élan d’assurance, une envie de séduire ou un désir d’intimité, et l’envoi d’une photo à caractère sexuel peut nous sembler un bon moyen de le faire savoir. 

Il est important de comprendre ce qu’est le consentement avant d’échanger des images à caractère sexuel. Quand nous envoyons une photo à caractère sexuel, celle-ci est destinée uniquement à la personne qui la reçoit. Si nous souhaitons diffuser une photo, il nous faut d’abord obtenir le consentement de la personne qui y figure; toute diffusion sans son consentement est illégale. Nous pouvons également recevoir des photos non sollicitées, qui peuvent nous mettre mal à l’aise, voire représenter du harcèlement (aussi appelé « cyberexhibitionnisme »). Veillez toujours à obtenir le consentement avant d’envoyer une photo à caractère sexuel. 

La triste réalité est que n’importe quelle photo peut être envoyée par message texte ou diffusée sur les médias sociaux à l’insu de la personne qui y figure et sans son consentement. Non seulement la diffusion d’images sans le consentement de la personne concernée est préjudiciable, mais les images peuvent également servir de moyen de pression ou de menace pour amener une personne à envoyer d’autres photos à caractère sexuel ou à participer à d’autres activités sexuelles. Il s’agit là d’une forme de violence sexuelle (aussi appelée « exploitation sexuelle » ou « sextorsion »).

Il est parfois difficile de savoir si une personne qui demande des photos a des intentions illicites. Il peut s’agir d’une personne que nous connaissons bien ou d’une nouvelle connaissance en ligne. Nous pouvons trouver flatteur qu’une personne s’intéresse à nous et semble vouloir une relation intime. Cette flatterie peut rapidement se transformer en peur et en anxiété lorsque les tactiques et la nature agressive de cette personne mal intentionnée lui permettent d’obtenir des photos. Il est pratique courante pour les agresseuses ou agresseurs d’inciter leurs victimes à créer de nouveaux comptes en ligne pour discuter, puis de s’en servir pour leur faire croire qu’elles ont participé volontairement à l’abus, leur permettant ainsi de continuer à abuser d’elles. Si une victime croit que l’abus est de sa faute, elle évitera de le signaler à des adultes ou à d’autres autorités. Sachez que vous pouvez toujours demander de l’aide et porter plainte si vous êtes victime de ce type de violence. N’hésitez pas à consulter les sites cyberaide!ca et AidezMoiSVP.ca pour obtenir du soutien.

Chaque personne réagit différemment à l’exploitation sexuelle, soit en exprimant peu ou pas d’inquiétude, en s’isolant et en se retirant, ou encore en adoptant des comportements d’automutilation ou en se suicidant. Il est important de soutenir les victimes et de les encourager à demander de l’aide. Il existe des endroits où elles peuvent aller pour ce faire.  [https://www.cybersafecarepei.ca/help

Les images intimes et la loi

L’envoi d’images intimes entre adultes de plus de 18 ans est légal lorsque chaque personne est consentante et qu’aucune photo ou vidéo intime n’est diffusée sans l’autorisation de la personne qui y figure.

Au Canada, les activités suivantes sont illégales :

  • Montrer une image d’une personne nue, en train d’accomplir un acte sexuel en privé ou qui expose ses parties intimes, sans sa permission. 
     
  • Menacer de diffuser ou de montrer des images intimes à d’autres personnes afin de forcer la personne figurant sur ces images à faire ou à ne pas faire quelque chose. C’est ce qu’on appelle de l’extorsion.
     
  • Prendre secrètement une personne en photo, la filmer à son insu ou l’espionner pendant qu’elle expose ses parties intimes, qu’elle est nue ou qu’elle participe à un acte sexuel. C’est ce qu’on appelle du voyeurisme.
     

On parle également d’usurpation d’identité lorsqu’une personne se faisant passer pour vous crée de faux comptes en utilisant vos photos privées. Si vous ou votre enfant trouvez un faux compte utilisant les photos de votre enfant, signalez-le. 

Consultez une ressource locale du programme RISE pour obtenir du soutien et savoir quoi faire si une personne diffuse des images intimes de vous.

Les images intimes et les jeunes de moins de 18 ans

Lorsque l’échange de sextos et d’images intimes se fait entre jeunes de moins de 18 ans, la situation est plus complexe. 

Une photo ou une vidéo qui montre une personne de moins de 18 ans nue, à moitié nue ou pendant un acte sexuel est considérée comme du matériel de pédopornographie. Il est illégal de posséder, de regarder, de produire, de publier, de diffuser ou d’envoyer de telles photos ou vidéos.

Les activités suivantes sont donc illégales :

  • Prendre une photo ou filmer une vidéo d’une personne de moins de 18 ans qui montre ses parties intimes dans l’intention de provoquer une excitation sexuelle, sans son consentement.
  • Diffuser une photo ou une vidéo d’une personne de moins de 18 ans qui montre ses parties intimes.
     

Consultez la ressource Le sextage et la loi du programme RISE pour en savoir plus.

Parler avec vos enfants, c’est important!

Il est important de créer un espace sûr où les jeunes peuvent parler de ce genre de choses. Écoutez-les sans jugement et faites-leur savoir que vous êtes là pour répondre à leurs préoccupations et questions. Il existe plusieurs ressources pour aider les fournisseurs de soin et les éducatrices et éducateurs à aborder le sujet avec les jeunes et à leur donner les outils nécessaires pour les amener à faire preuve d’esprit critique avant d’envoyer une image sensible à quiconque. 

Ressources recommandées sur l’exploitation sexuelle et les images intimes